Les fractures du poignet
Le canal carpien est un tunnel inextensible situé à la partie proximale de la paume de la main. Il est constitué en arrière par le squelette du carpe et, en avant, par un épais ligament : le ligament annulaire antérieur. Dans ce canal passent les tendons fléchisseurs des doigts entourés de leur gaine synoviale, et le nerf médian.
Les fractures :
Il existe plusieurs types de factures en fonction du déplacement :
Les fractures à déplacement postérieur :
Elles sont dites fracture de Pouteau-Colles ou Gerard-Marchand. Il s’agit de fractures du radius avec un déplacement en arrière de la partie inférieur de l’os, il peut s’y associer aussi une petite fracture peu importante du cubitus.
Les fractures à déplacement antérieur :
Elles sont dites fracture de Goyrand-Smith. Il s’agit de fractures du radius avec un déplacement en avant de la partie inférieure de l’os, il peut s’y associer aussi une petite fracture peu importante du cubitus.
Les fractures dites complexes :
Il s’agit de fractures du radius, +/- du cubitus, associés à de multiples fragments dont on ne peut classifier le déplacement antérieur ou postérieur.
Les fractures atypiques :
Il s’agit de fractures partielles du radius et/ou du cubitus.
Les traitements
Ils sont de plusieurs types et dépendent du type de fracture et de l’importance du déplacement de la fracture :
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Le traitement orthopédique
Le plâtre simple est réservé aux fractures pas ou peu déplacées. Il consiste en une immobilisation de l’avant-bras, du poignet et éventuellement du coude par un plâtre (ou une résine). La durée d’immobilisation est de 6 semaines au moins. Vous serez revu à 8 jours, 21 jours et 45 jours pour un contrôle radio-clinique afin de s’assurer que la fracture ne bouge pas et que le plâtre est bien supporté.
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Le traitement chirurgical
Il est multiple et dépend du type de fracture
Pour les fractures à déplacement postérieur : il s’agit le plus souvent d’un brochage. Au moins 3 broches sont mises en sous-cutanées pour réduire et maintenir la fracture. C’est une intervention de courte durée, qui se fait sous anéthésie loco-régionale. L’hospitalisation est d’une journée. Le bras est ensuite immobilisé dans une attelle pendant 6 semaines. Un contrôle radiographique est à faire à 21 jours et à 6 semaines et les broches sont ensuite enlevées sous anesthésie locale pure.
Pour les fractures à déplacement antérieur : il s’agit le plus souvent d’une plaque. L’intervention consiste à mettre une plaque en pratiquant une incision à la face antérieure du poignet. C’est une intervention de courte durée, qui se fait sous anesthésie loco-régionale. L’hospitalisation est d’une journée. Le bras est ensuite immobilisé dans une attelle pendant 6 semaines. Un contrôle radiographique est à faire à 21 jours et à 6 semaines. La plaque n’est pas systématiquement enlevée mais si elle est gênante, son ablation pourra ce faire au bout d’un an.
Pour les fractures complexes : Le traitement chirurgical peut faire appel aux techniques précédentes, éventuellement en association (plaque et broches) mais il peut faire appel aussi au fixateur externe. Le fixateur externe permet, en maintenant une traction sur le poignet, de réduire la fracture et de l’immobiliser. C’est une intervention de courte durée, qui se fait sous anesthésie loco-régionale. L’hospitalisation est d’une journée. Le bras est ensuite immobilisé dans une attelle pendant une durée pouvant aller de 6 semaines à 2 mois. Un contrôle radiographique est à faire à 21 jours et à 6 semaines. Le fixateur externe sera systématiquement enlevé dès que la fracture sera solide.
La rééducation
Elle n’est pas systématique, elle dépend de la souplesse du poignet constatée lors de la dernière consultation de contrôle. Elle peut se faire soit-même en travaillant avec une balle en mousse, de la pâte à modeler, etc. Le port de charges lourdes est déconseillé un mois après l’ablation de l’attelle. Si le poignet est raide, alors votre chirurgien vous prescrira de la rééducation. Attention : cette rééducation doit être strictement indolore et en aucun cas votre kiné ne doit forcer car les risques d’algodystrophie sont importants.