Le kyste mucoïde du doigt
Le kyste mucoïde du doigt est une tumeur bénigne qui survient le plus souvent chez la femme entre 40 et 60 ans. Il est parfois douloureux et toujours inesthétique. L’intervention chirurgicale permet d’obtenir une guérison définitive.
Les causes et conséquences de la maladie
Le kyste mucoïde du doigt est un kyste synovial qui se développe au bord latéral de la face dorsale de l’articulation inter phalangienne distale d’un doigt, à proximité de la base de l’ongle. Il entraîne souvent une déformation de l’ongle en gouttière. Cette déformation de l’ongle précède parfois l’apparition du kyste.
Le kyste mucoïde se développe presque toujours à partir d’une articulation arthrosique, il communique avec l’articulation. Il est recouvert d’une peau souvent très fine et fragile.
Il peut arriver que le kyste s’ouvre spontanément, ou à la suite d’un choc, il en sort un liquide clair et gélatineux. Après cet écoulement le kyste est affaissé, il réapparaît le plus souvent en quelques jours ou quelques semaines.
En l’absence de traitement les kystes mucoïdes des doigts finissent toujours par disparaître spontanément au bout de quelques années. Exceptionnellement (souvent après une manipulation intempestive) le kyste peut se fistuliser et infecter l’articulation inter phalangienne distale.
Le traitement
> La chirurgie ou rien
Tous les traitements non chirurgicaux sont à éviter car souvent dangereux et presque toujours inefficaces notamment :
- percement, ponction ou infiltration
- pommades
- laser
- application d’azote liquide ou de neige carbonique
L’intervention
Elle consiste à réséquer le kyste mais également la peau qui le recouvre, les ostéophytes (spicules osseux) qui sont à sa base et la synoviale articulaire (paroi de l’articulation).
Avant l’intervention, il est nécessaire de faire pratiquer une radiographie afin de localiser les ostéophytes qui devront être réséqués.
ll s’agit donc d’une intervention plus complexe que ce que l’on imagine, car il faut non seulement enlever la peau qui recouvre le kyste, le kyste lui-même et l’ostéophyte qui est à sa base, mais également couvrir la perte de substance cutanée engendrée par la résection cutanée. Cette couverture est assurée selon son importance et sa localisation soit par un lambeau cutané, soit par une greffe de peau soit, parfois, par un lambeau plus une greffe.
Quelques jours avant l’intervention vous verrez le médecin anesthésiste en consultation, il vous examinera et vous prescrira, s’il le juge nécessaire, un bilan sanguin. Vous entrerez à la clinique le matin ou en début d’après-midi selon l’heure prévue pour votre intervention et serez opéré dans les heures qui suivent.
L’intervention est réalisée, le plus souvent sous anesthésie locorégionale, dans le cadre d’une hospitalisation de jour, elle est de courte durée, environ 20 à 30 minutes.
Après l’opération vous serez reconduit dans votre chambre. Il vous sera servi un repas léger. Vous n’aurez pas d’immobilisation ni des doigts ni du poignet et pourrez dès le soir utiliser votre main en évitant d’appuyer sur le doigt opéré.
Le chirurgien qui vous a opéré passera dans votre chambre avant la sortie pour vous remettre les ordonnances de soins post-opératoires et éventuellement un certificat d’arrêt de travail ou d’aide à domicile si vous en avez besoin. Vous pourrez quitter la clinique après la visite du chirurgien et celle du médecin anesthésiste 3 ou 4 heures après l’opération.
Les suites opératoires
Le lendemain de l’opération, la surveillante ou une infirmière du service d’hospitalisation de jour vous téléphonera pour prendre de vos nouvelles et répondre aux questions que vous pourriez vous poser.
Le lendemain ou le surlendemain de l’intervention le pansement sera refait et les premiers fils (crins de drainage) seront enlevés par une infirmière de votre choix. Vous serez gêné pendant quelques jours par ce pansement que vous ne devrez pas mouiller. Les mouvements nécessitant un peu de force seront à éviter. La cicatrisation est souvent assez longue à obtenir au niveau du pli du doigt, elle n’est parfois complète qu’au bout de trois, voire, exceptionnellement, quatre semaines.
Les fils seront enlevés, par votre infirmière, vers le quinzième jour. Au bout de trois semaines vous aurez retrouvé l’usage normal de votre main.
L’arrêt de travail est habituellement de quelques jours pour les personnes ayant un emploi de bureau, il peut être de trois, voire de quatre semaines, pour les personnes ayant un travail lourd.
Les complications
Les complications sont rares, la plus fréquente est le retard de cicatrisation qui peut nécessiter des soins infirmiers quelques semaines supplémentaires.
Les autres complications sont exceptionnelles :
- une nécrose cutanée (une zone de peau au bord de la cicatrice forme une croûte noire) cette complication retarde la cicatrisation, elle ne laisse habituellement pas de séquelles.
- un enraidissement du doigt avec déficit de flexion de l’articulation inter phalangienne distale peut nécessiter quelques séances de rééducation.
- une rupture du tendon extenseur peut rendre nécessaire le port d’une attelle pendant plusieurs semaines.
- une infection peut nécessiter la prescription d’antibiotiques et éventuellement une immobilisation par une attelle.